mardi 5 mai 2009

Bye Bye Bassorah


chiisme

ou shiisme
nom masculin
Courant de l'islam né, au VIIe s. de notre ère, du schisme des partisans d'Ali à propos de la désignation du successeur du Prophète.
Ensemble doctrinal commun aux musulmans qui se réclament de ce courant. (Larousse)




Le 30 Avril dernier, l'armée britannique a rendu officiellement le contrôle de la ville de Bassorah au gouvernement Irakien, et retiré ses 4.000 soldats encore présents. Elle a ainsi mis fin à 6 ans de présence en Irak, avec un bilan pour le moins mitigé.
Bien sur, les généraux se congratulent les uns les autres pour le travail accompli et le sentiment de partir sur un franc succès. Pour le général Tom Beckett, commandant de la 20e brigade blindée, "Nous sommes tristes de quitter nos amis irakiens, mais nous quittons ce pays avec le sentiment du devoir accompli. Nous partons la tête haute".
Si le devoir était de renverser la dictature de Saddam Hussein, c'est certes réussi. Ce fut également une réussite exemplaire de désintégration complète d'un pays, et de déclenchement d'une interminable guerre civile et confessionnelle. Par contre, si l'objectif était de découvrir des WMD, on peut parler d'échec retentissant, mais aussi de manipulation de l'opinion publique, de propagande et d'agression injustifiée contre un état souverain. Les amis Irakiens vous remercient, soyez-en surs...

En ce qui concerne la ville même de Bassorah, le bilan est un des plus calamiteux de tout l'Irak, et la gestion britannique fut particulièrement discutable.
Après les élections organisées en 2005, qui ont vu les fondamentalistes chiites remporter la plupart des sièges, les tensions avec les sunnites, minoritaires dans la région, se sont aggravés et la guerre civile intensifiée.
Alors que les infrastructures et les routes étaient toujours en ruine, que l'argent de l'aide internationale était détourné avec une constance remarquable, et que la ville était en proie à des combats quotidiens, les Britanniques laissèrent le contrôle de la ville aux autorités locales le 3 septembre 2007 et abandonnèrent le palais de Bassorah pour se réfugier quelques kilomètres à l'Ouest, dans l'aéroport transformé en Contigency Operating Base, ou COB. Ce COB fut par la suite la cible de tirs de roquettes quotidiens, alors que les combats entre la police, l'armée et les différentes milices continuait de plus belle.

Et c'est seulement après l'opération "Charge of the Knights" menée le 25 Mars 2008 par les forces Irakiennes et US (le Pentagone a un goût certain pour la mise en scène hollywoodienne...) que la situation fut à nouveau sous contrôle. Ce recours au grand frère américain pour stabiliser la seule province dont ils avaient la charge est un aveu de l'échec de la stratégie britannique en Irak.

Aujourd'hui, à Bassorah comme dans les autres provinces d'Irak, le nombre de combats, attentats et morts violent a diminué de manière drastique, même si on ne peut pas dire que le pays soit complètement pacifié : le 3 mai, un homme a tué 2 militaires américains a Mossoul, et Mercredi 29 Avril, 48 personnes ont été tués dans une série d'attentats à Bagdad.

Le bilan humain pour l'arest non négligeable, avec 179 tués et des milliers de blessés (le chiffre exact porte encore à débat).


Source : Casualty Monitor

Si on se tourne vers l'avenir, on peut s'interroger sur le sort de la province de Al-Basra si Barack Obama tient sa promesse et retire les troupes US en 2011 selon le calendrier prévu.
Car cette région représente l'intérêt stratégique énorme de constituer le seul accès à la mer de tout l'Irak, et qui contrôlera Bassorah contrôlera le transport de tout le pétrole produit dans le pays. Les milices chiites se remettront-elles en guerre ? L'Iran tentera-t-il de s'imposer? Le gouvernement central de Bagdad parviendra-t-il à y maintenir son autorité ? Rien n'est moins sur.

mercredi 22 avril 2009

la Grande Depression vue par John Steinbeck



Un texte saisissant de l'auteur américain John Steinbeck, tiré de l'ouvrage paru en 1960 America and Americans, and selected nonfiction. Tout le monde ne parlant pas anglais couramment, voici quelques morceaux choisis traduits en français.

Chapeau à Economist View pour avoir déniché ce texte.


A Primer on the 30's


Bien sur, je me souviens des Années Trente, les terribles, tumultueuses, triomphantes, explosives Années Trente. Aucune autre décennie dans l'histoire ne connut autant d'événements partant dans autant de directions différentes. De violents changements ont eu lieu. Notre pays fut modelé, nos vies transformées, notre Gouvernement reconstruit, forcé d'assumer des fonctions, taches et responsabilités il n'avait jamais eu auparavant et desquelles il ne pourra plus jamais se défausser.
Les plus enragés, hystériques anti-Roosevelt n'oserait pas-même suggérer revenir sur ces réformes, les gardes-fous et le concept neuf d'un Gouvernement responsable pour tous ses citoyens.
En regardant en arrière, cette décennie me semble avoir été aussi soigneusement préparée qu'une pièce de théâtre. Elle a connu début, milieu et fin, et même un prologue - 1929 donnant contraste et grandeur tragique pour les dix années suivantes.

Je me souviens très bien de 1929. C'était pour nous la réussite (pas moi mais la plupart des gens oui). Je me souviens des visages drogués et joyeux des gens qui construisaient des fortunes de papier sur des actions qu'ils ne pouvaient se payer. "J'ai fait dix points en dix minutes aujourd'hui. Voyons voir...ça fait quatre-vingts mille cette semaine."

Dans notre petite ville, des présidents de banque et des cantonniers se bousculaient au téléphone à pièces pour appeler leurs courtiers. Tout le monde était courtier, plus ou moins. A la pause midi, les employés de magasin et les sténographes mâchaient leurs sandwiches tout en regardant les tableaux et calculaient leur fortune s'accumuler en tas. Leurs yeux avaient cet éclat que l'on peut observer autour d'une table de roulette.
[...]
Je me souviens comment les Grands Barons, les hommes dans le coup, étaient interviewés et re-interviewés. Certains d'entre eux gagnaient du temps pour rassurer les millionnaires ruinés: "C'est un réajustement naturel". "Ne craignez rien - achetez = continuez d'acheter." Pendant ce temps les Grands Barons vendaient et le marché s'écroulait sur lui-même.

Alors vint la panique, et la panique se transforma en choc sourd. Quand les marchés s'écroulèrent, les usines, mines et aciéries fermèrent et alors personne ne put plus rien acheter, même pas de la nourriture. Les gens déambulaient, et semblaient complètement sonnés. Les journaux parlaient de gens ruinés sautant du haut des gratte-ciels. Quand ils arrivaient en bas, ils étaient littéralement ruinés.`L'on cle d'un de mes amis était un millionnaire très riche. De sept millions, sa fortune a fondu à environ deux millions en quelque semaines, mais deux millions cash. Il se lamentait qu'il ne pourrait pas trouver de quoi manger, se limitant à un œuf pour le petit-déjeuner. Ses joues se sont creusées, ses yeux devinrent fiévreux. Finalement, il se suicida avec son arme. Il pensait mourir de faim avec seulement deux millions. C'est dire la notion des valeurs qu'on avait à l'époque.

Soudainement les gens se souvenaient des quelques économies qu'ils avaient en banque, les seules certitudes dans un monde devenu si menaçant. Ils se sont rués pour récupérer leur argent. Il y eut des bagarres et des émeutes et des cordons de police. Quelques banques firent faillite. La rumeur commença à s'embraser. Alors, des gens apeurés et en colère prirent d'assaut les banques jusqu'à leur fermeture définitive.
[...]
Que se passait-il dans les centres de pouvoir? Il semblait alors et il semble toujours que le Gouvernement prit peur. La Maison Blanche, barricadée et entourée de troupes, montrait que le président avait peur de ses propres citoyens. La rumeur se répandit que M. Hoover avait stocké pour trois ans de nourriture dans sa résidence de Santa Cruz Mountain. Peu importe que ce fut vrai ou non. Les gens y croyaient. Et on devait ressentir de la peur dans l'Administration, car seule la peur pousse à recourir à la force.
[...]
La Prohibition avait été abolie [en 1934] et des slogans peints grossièrement apparurent sur tous les murs "Vous nous avez donné de la bière, maintenant donnez-nous de l'eau!" Dans les Grandes Plaines, le tapis d'herbe à buffles avait depuis longtemps été fauché et la terre gisait nue et vulnérable sous les rayons du soleil. Quand les vents forts se levaient, la poussière se soulevait et formait des nuages, voilant le soleil et s'abattant sur les façades et les clôtures comme de la neige sombre. Les photographies de l'époque montrent nos régions les plus riches ressemblant à des paysages lunaires, dévastés et effrayants. Le bétail mourrait ou était abattu, et les gens fuyaient pour sauver leur peau, abandonnant tout ce qu'ils ne pouvaient transporter avec eux.
[...]
Durant les premiers jours de la migration, quelques groupes furent pris au piège par (les) intempéries. Par exemple, environ trois mille personnes, dans un camp de King's County, California, furent pris dans une inondation. Ils se sont retrouvés entassés et affamés sur les hauteurs entourées d'eaux et de champs emplis de boue.
[...]
Le Klan devenait puissant, au moins en nombre. A Pacific Crove, le sigle KKK était peint en lettres géantes sur les murs et plusieurs fois une petite carte rouge était glissée sous ma porte, avec inscrit "On vous tient à l'œil". signé "KKK".
[...]


Google BookSearch pour lire la version complète en anglais.

jeudi 16 avril 2009

le Pakistan, allié des Etats-Unis et cible du Pentagone

drone
nom masculin
(anglais drone)
Petit avion télécommandé utilisé pour des tâches diverses (missions de reconnaissance tactique à haute altitude, surveillance du champ de bataille et guerre électronique; armement). Larousse.



Dans ce qu'il ne convient plus d'appeler la Guerre contre la Terreur, mais les Opérations de Contingence d'Outre-Mer, la chasse au Talibans est restée, sept ans après l'invasion de l'Afghanistan, une des activités principales du Pentagone. Avant même son élection, Barack Obama avait fait savoir qu'il concentrerait les efforts militaires américains en Afghanistan, laissant l'Irak "pacifié" se débrouiller tout seul. Il n'avait par contre pas dit que sous son commandement direct, le Pentagone multiplierait les attaques de unmanned vehicles dans ces fameuses "zones tribales" insoumises, en territoire Pakistanais.

Le gouvernement d'Islamabad, allié traditionnel des Etats-Unis et puissance nucléaire, joue un jeu étrange face à cette situation. On apprend cette semaine de l'AFP :
Le président du Pakistan Asif Ali Zardari a donné son feu vert à un accord avec les talibans, très critiqué par les Etats-Unis, qui instaure des tribunaux islamiques dans la vallée autrefois très touristique de Swat (nord-ouest) en échange d'un cessez-le-feu.

"Le président a signé lundi" l'accord après que l'Assemblée nationale l'eût approuvé à une très large majorité, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la présidence, Farah Ispahani.

Il avait été négocié le 16 février entre le gouvernement de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP) et les talibans de la vallée de Swat, qui avaient alors décrété un cessez-le-feu unilatéral mais menacé de reprendre les combats si l'Etat fédéral ne promulguait pas le texte.

Ces tribunaux islamiques, installés de facto, ont d'ailleurs commencé à juger depuis mars dans cette vallée, autrefois le site le plus touristique du pays. Ils jugent en première instance en vertu de la loi islamique, la charia, dont l'application est cependant déjà prévue par la Constitution de la République Islamique du Pakistan.

La région de Swat, à une centaine de km au nord-ouest d'Islamabad, était tombée à l'été 2007 aux mains des talibans qui y multipliaient les exécutions sommaires, détruisaient des écoles mixtes et restreignaient les libertés des femmes. Mais l'armée n'a jamais réussi à y restaurer véritablement le pouvoir de l'Etat.

Cet accord, similaire à d'autres qui ont échoué en 2005 et 2007 dans les zones tribales voisines, où les talibans et Al-Qaïda ont reconstitué leurs forces, a été vertement critiqué par la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, principal bailleur de fonds du Pakistan.

Ils craignent qu'un tel accord ne favorise l'expansion des talibans et d'Al-Qaïda, dont l'influence progresse spectaculairement dans ces régions frontalières avec l'Afghanistan depuis des années. Washington estime qu'Islamabad cède là du terrain face à l'islam radical, dans la seule puissance nucléaire militaire du monde musulman.

Sous la pression de Washington, dont Islamabad est l'allié-clé dans sa "guerre contre le terrorisme", M. Zardari avait soumis lundi le texte de l'accord au Parlement, qui s'est prononcé en sa faveur à la quasi-unanimité, invoquant un système judiciaire qui accélérera les procédures --d'ordinaire extrêmement lentes-- à la demande des justiciables.

En appel et cassation, ces derniers rentreront de nouveau dans le système judiciaire fédéral, qui juge en vertu d'un mélange de droit issu de l'héritage colonial britannique et de la loi islamique, la charia, dont la Constitution proclame qu'elle est supérieure à toutes les normes.

Le nouveau système judiciaire, dès qu'il sera promulgué officiellement par le gouverneur de la NWFP, s'appliquera aux trois millions d'habitants de la région de Malakand, dont le district de Swat constitue une grande partie.

Les talibans, qu'une vidéo a récemment montrés en train de fouetter publiquement une femme à Swat, espèrent qu'il permettra d'appliquer la charia à la lettre, ce qui n'est pas le cas dans le droit pakistanais.

Mais un communiqué du gouvernement indique que M. Zardari a rappelé ses engagements à maintenir "la suprématie de la Constitution" et son attachement à "renforcer la démocratie".

Face à ces contradictions, de nombreux analystes estiment que l'accord, comme ceux conclus par le passé et qui ont permis aux talibans de progresser dans les zones tribales à la faveur du cessez-le-feu, pourrait ne pas tenir bien longtemps.


Dans le même temps, une conférence se tenait à Tokyo afin de lever des fonds pour soutenir le gouvernement Pakistanais, qui du fait de la Crise Financière, avait du emprunter en décembre dernier au FMI 7.6 $milliards.

Le Japon, les Etats-Unis, L'Arabie Saoudite, l'Union Européenne et l'Iran ont convenu d'offrir 5 $milliards au Pakistan afin de l'aider à stabiliser son économie et à lutter contre les "terroristes" des territoires Pashtuns du Nord-Est du pays.

A l'issue de la conférence, Richard Holbrooke, "Emissaire Spécial" de la maison Blanche en Asie Centrale, à prévenu que la contribution était bienvenue mais insuffisante, et qu'il faudrait bientôt remettre la main à la poche.

Sept ans après son commencement, la guerre d'Afghanistan (naguère appellée opération Liberté Immuable, vous vous souvenez?) est en train de devenir la guerre Af-Pak, à mesure que se multiplient les bombardement de drones Predator sur les zones frontalières.

Un article du LA Times, écrit probablement par un attaché de presse du Pentagone, nous donne quelques chiffres :
Since Aug. 31, the CIA has carried out at least 38 Predator strikes in northwest Pakistan, compared with 10 reported attacks in 2006 and 2007 combined, in what has become the CIA's most expansive targeted killing program since the Vietnam War.
Rassurez-vous, ils ne précisent pas combien de mariages ont été intérrompus par les Predators.

On apprend également dans cet article que les Predators ne sont pas controlés par l'US Air Force, mais directement par la CIA. Ce sont en effet ses agents qui décident des cibles et controlent littéralement les frappes de ces drones.
The offensive has been aided by technological advances and an expansion of the CIA's Predator fleet. The drones take off and land at military airstrips in Pakistan, but are operated by CIA pilots in the United States. Some of the pilots -- who also pull the triggers on missiles -- are contractors hired by the agency, former officials said.
Tiens il y a même des intérimaires chargés de faire ce travail. L'incompétence criminelle n'a pas de limites.
Donc, le territoire Nord-Ouest Pakistanais, peuplé principalement de Pashtuns, est régulièrement frappé par des attaques d'UAV contrôlé par les services secrets américains, sans cadre militaire légal d'aucune sorte, et sans qu'il soit envisagé d'y mettre un terme dans un avenir proche. A en lire certaines dépêches, il semblerait même que la Maison Blanche continue l'intensification de ces frappes.
Le retour de flamme d'une telle politique est bien sur la radicalisation des populations visées, et la prolifération des groupes d'insurgés, Afghans et Pakistanais mélangés. Ce qui à son tour aggravera la confusion dans cette zone frontalière.

Le quotidien pakistanais anglophone The News n'est apparemment pas aussi sensible à la rhétorique du Pentagone que le LA Times. Selon ce journal, les bombardements par les UAV sont complètement inefficaces, pour ne pas dire qu'ils sont injustifiables et criminels.
Mettez-vous à la place d'un lecteur Pakistanais, lisez le paragraphe qui suit, et après demandez-vous quelle serait votre réaction.
Of the 60 cross-border predator strikes carried out by the Afghanistan-based American drones in Pakistan between January 14, 2006 and April 8, 2009, only 10 were able to hit their actual targets, killing 14 wanted al-Qaeda leaders, besides perishing 687 innocent Pakistani civilians. The success percentage of the US predator strikes thus comes to not more than six per cent.
6% de réussites, ou si vous préférez 94% de civils parmi les victimes. Good job indeed.

Il est difficile de savoir exactement ce que cherche à obtenir le gouvernement Pakistanais, si ils laissent la situation se pourrir pour effectuer un chantage cynique à l'aide financière et matérielle, ou si ils assistent impuissants à cette guerre menée par leur allié dans leur propre maison. On peut lire tout de même dans le même article :
The last predator strike on [April 8, 2009] was carried out hardly a few hours after the Pakistani authorities had rejected an American proposal for joint operations in the tribal areas against terrorism and militancy, as differences of opinion between the two countries over various aspects of the war on terror came out into the open for the first time. The proposal came from two top US visiting officials, presidential envoy for the South Asia Richard Holbrooke and Chairman of Joint Chiefs of Staff Admiral Mike Mullen. However, the Pakistani military and political leadership reportedly rejected the proposal and adopted a tough posture against a barrage of increasing US predator strikes and criticism emanating from Washington, targeting the Pakistan Army and the Inter Services Intelligence (ISI) and creating doubts about their sincerity in the war on terror and the fight against al-Qaeda and Taliban.
L'avenir proche nous dira si la relation Pakistan/Etat-Unis connait un refroidissement réel ou si c'était un petit froid passager...

lundi 6 avril 2009

Un robot scientifique, la crise en Europe de l'Est et un ours en Taxi

UPDATE vacances. Je serai de retour Jeudi 16 Avril après un séjour dans une fort belle région. Pas de mise à jour d'ici là.


Selon le FMI, les pays de l'Est pourraient rejoindre l'Euro plus vite que prévu, afin d'eviter une catastrophe économique. Ce serait une bonne nouvelle pour eux, un peu moins bonne pour la stabilité du pacte Européen.

Adam est un robot qui élabore des hypthosès, les confronte à l'experimentation, et fait des découvertes scientifiques. Damn!


Remarquez comme il regarde bien la route pour pas avoir le mal de mer :)

samedi 4 avril 2009

La Mer Caspienne, épicentre des prochains conflits

Cette semaine le G20 se tenait à Londres. Tous les journaux et les blogs en parlent, et personnellement, ça ne me passionne plus que ça. Jacques Attali résume à peu près ce que j'en pense.

Donc on va plutôt faire de la géographie et parler de la Mer Caspienne.

Droit de la mer
ensemble des règles internationales, applicables aux espaces maritimes, et relatives à la souveraineté, la navigation et l'utilisation économique des eaux et des fonds marins.

Mer Caspienne
La plus vaste étendue d'eau continentale du globe, aux confins de l'Europe et de l'Asie, partagée entre la Russie, le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Iran et l'Azerbaïdjan ; environ 360 000 km2.

(source Larousse en ligne)


Lac ou Mer intérieure ?

Si la question peut sembler spécieuse, le statut de la Mer Caspienne est pourtant très âprement débattu par tous les pays intéressés: Russie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Iran et Turkménistan.

Car au-delà du statut purement géographique, c'est le statut juridique qui est en jeu. Le Droit maritime, et donc le droit d'exploitation du sous-sol marin (comprenez des gigantesques gisements de gaz et de pétrole) avantagera l'un ou l'autre des pays limitrophe suivant si on fait de la Caspienne une mer ou un lac.


On peut ranger les acteurs de ce conflit diplomatique en deux camps.

Le "camp lac" d'un coté, composé de L'Iran et du Turkménistan, qui, étant les deux pays ayant le moins de km de côte, voudraient voir appliquer la répartition des richesses offshores à proportions strictement égales (20% pour chacune des cinq parties) au lieu de la répartition proportionnelle.
De plus, dans ce cas de figure, les décisions concernant l'exploitation des richesses naturelles devraient se faire à l'unanimité des pays concernés.

Le "camp mer" de l'autre
, où on trouve le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, qui ont la part du lion du littoral mais aussi des ressources naturelles, et qui, soutenus comme on le verra par les Etats-Unis, souhaitent faire appliquer le droit régi par la Convention des Nations Unies de 1982, et conserver l'appartenance des champs gazifières les plus importants.

Chacun de ces deux camps s'appuie sur différents textes et résolutions internationales sans arriver à mettre un terme à ce différent territorial. La Russie quant à elle joue un rôle d'arbitre et appuie successivement l'une ou l'autre suivant son intérêt. Le Kremlin penche en ce moment du côté du camp mer, principalement depuis la découverte de nouveaux champs dans la région d'Astrakan.

Sans continuer plus avant dans les détails juridiques, retenons simplement l'existence de ces deux camps, et le fait que l'Iran, défendant sa position, empêche depuis 2001 l'Azerbaïdjan et un Consortium énergétique, Alov-Araz-Sharg, dirigé par la British Petroleum (vieille connaissance de l'Iran par ailleurs) d'exploiter le champ gazifière de Alov.


La position Russe est très claire : dans l'état actuel des choses, ils sont les interlocuteurs incontournables pour qui veut faire transiter le gaz et le pétrole depuis la Caspienne vers le marché auquel ils sont destinés, en Europe principalement. Ils ont donc tout intérêt à ce que la situation pourrisse, en soutenant les ambitions Iraniennes et Turkmènes d'un côté, et les revendications Azéries de l'autre.

Car le transport du gaz et du pétrole ne peut passer par le sud, où se trouve l'Iran, ce pays étant sous embargo économique depuis plus de 10 ans.
Les Américains, très conscients de cette situation de monopole de fait des russes sur la question du transport, ont porté à bout de bras le projet du pipeline BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan), un projet très ambitieux qui permettait de littéralement contourner le problème, en partant de Bakou, capitale Azérie, pour passer par la Géorgie et la Turquie sur 1760km, évitant par là-même la Russie et l'Iran, les deux meilleurs ennemis de Washington.



Après de nombreux délais et imprévus divers, le pipeline fut mis en service le 10 mai 2005.
On retrouve encore la BP comme participant majoritaire au consortium (30.1%), suivi de la State Oil Company of Azerbaijan (SOCAR) (25%), Unocal (8.90%) et 8 autres compagnies détenant de sparts plus minoritaires.

Le Caucase ou passe le BTC est une véritable poudrière, où l'on compte au moins de 7 zones politiquement instables :

le Haut-Karabagh, région sécessioniste d'Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens,
la Tchétchénie, où malgré la fin du conflit en 2006 connait toujours des troubles
le Daguestan, l'Ingouchie, l'Ossétie du Sud, l'Abhkazie, et le Kurdidstan Turc.

Un exemple des conflits incessants dans la zone (Euronews, 04.04.2009):
Des affrontements ont aussi été signalés à Makhatchala, la capitale du Daguestan, autre république frontalière de la Tchétchénie, sans qu'il soit possible encore de faire un lien avec les troubles en Ingouchie.

Selon les autorités ingouches, 200 hommes environ ont participé à cette attaque qui a visé plusieurs bâtiments gouvernementaux dans trois localités de la république. Parmi les victimes figure le ministre ingouche de l'Intérieur.

Mais cette action a été minimisée par le ministre russe de la Défense. "La présence d'insurgés en Ingouchie est une réalité, mais nous avons assez de troupes pour les arrêter" a affirmé Serguei Ivanov.

Cette opération est néanmoins la plus importante menée par les rebelles depuis plusieurs années, des rebelles qui venaient apparemment de Tchétchénie et d'Ossétie du Nord.

Cette mise en perspective des contraintes géopolitiques de la région de la Mer Caspienne, loin d'être exhaustive (il faudrait parler du régime corrompu d'Alyev, de l'isolement Iranien, de la route de l'est pour livrer le gaz au marché chinois...), n'en reste pas moins très intéressante, et donne un avant-goût des prochains conflits à venir dans la région. C'est aussi un outil pour décrypter une actualité que les médias ne prennent hélas que trop rarement la peine d'expliquer correctement.
On peut dès lors voir la guerre Russo-Georgienne de l'Automne 2008 sous un angle assez intéressant. N'était-ce pas (entre autres raisons) pour le Kremlin une bonne occasion de démontrer la fragilité du BTC, et d'affirmer sa présence sur l'échiquier d'Asie Centrale non seulement comme incontournable mais aussi comme puissance énergétique dominante?

mercredi 1 avril 2009

La Guerre contre la Terreur est finie !

terrorisme
nom masculin
Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation ou un groupe d'individus, agissant pour son propre compte ou pour celui d'un État, en vue de créer un climat d'insécurité, d'exercer un chantage sur un gouvernement ou une organisation internationale, afin de satisfaire une haine à l'égard d'une communauté, d'un pays, d'un système.

guerre
nom féminin
(germanique werra, dispute)
Lutte armée entre États. (La guerre entraîne l'application de règles particulières dans l'ensemble des rapports mutuels entre États ; elle commence par une déclaration de guerre ou un ultimatum et se termine par un armistice et, en principe, par un traité de paix qui met fin à l'état de guerre.)
(Merci Larousse !)



Voilà une information complètement passée inaperçue des médias. Vous ne le savez peut être pas, mais la War on Terror est finie.

Seul l'Express semble avoir remarqué la chose :

"Le gouvernement a cessé d'utiliser l'expression et je pense que cela est parlant", a déclaré Hilary Clinton aux journalistes qui l'accompagnaient pour la conférence sur l'Afghanistan qui se tient à La Haye. "Je ne l'ai pas entendue utiliser.

Je n'ai pas eu de directive concernant son usage ou son non usage. Simplement, elle n'est pas utilisée", a déclaré Hillary Clinton à qui l'on demandait si le terme avait été officiellement rayé du vocabulaire de l'administration Obama. L'expression "guerre contre le terrorisme"/"guerre contre la terreur" a été fabriquée après les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis.
Elle a permis de justifier les interventions en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003. Elle avait été très critiquée par les groupes de défense des droits de l'Homme pour son utilisation en justification de l'ouverture de la prison de Guantanomo à Cuba.

Depuis sa prise de fonction le 20 janvier, Barack Obama a entrepris de supprimer un certain nombre de pratiques de son prédécesseur. Il a ordonné la fermeture de Guantanamo d'ici un an et la fin des interrogatoires musclés de personnes soupçonnées d'actes de terrorisme.
Hillary Clinton a indiqué qu'une de ses principales fonctions était d'améliorer l'image des Etats-Unis à l'étranger qui s'est fortement détériorée après l'entrée en guerre contre l'Irak en 2003.
Bon ce n'est pas du grand journalisme, l'information est incomplète et reprise presque entièrement d'une dépeche AFP . Mais au moins ils en parlent.
L'excellent site Contre Info nous renvoie à une source plus complète, un article de Christian Brose sur Foreign Policy.
The end of the Global War on Terror -- or at least the use of that phrase -- has been codified at the Pentagon. Reports that the phrase was being retired have been circulating for some time amongst senior administration officials, and this morning speechwriters and other staff were notified via this e-mail to use "Overseas Contingency Operation" instead.
On y apprend que la War on Terror va être désormais être pudiquement nommée Overseas Contingency Operation. Ca va moins le faire sur les bannières déroulantes de Fox News, mais bon!




mardi 31 mars 2009

une Expo sur la censure en Photographie, Chuck Président et l'école gratuite sur Youtube

Chuck Norris pourrait briguer la présidence du Texas si l'Etat Fédéral continue de dépenser tous les dollars du taxpayer. On pourrait aussi avoir Shwarzy président des Etats-Unis de Californie ?

Rejoignez la Khan Academy pour apprendre gratos les maths, l'economie, la finance, avec plus de 700 vidéos disponible sur Youtube.
C'est un des projets les plus interessants que j'ai vu sur le net à ce jour.




Allez voir L'Exposition photographique Controverses, à la Bibliothèque nationale de France. Elle est tout simplement magnifique
.

les Drones Israeliens frappent au Soudan

asymétrique
adjectif
Dépourvu de symétrie : Un bâtiment asymétrique.
Se dit d'un atome de carbone ayant quatre substituants différents.
Se dit d'un pli géologique dont le plan axial n'est pas vertical et dont les flancs n'ont pas le même développement (flanc long, flanc court).
(Larousse.fr)

Guerre asymétrique
Le concept de Guerre asymétrique est une guerre qui oppose la force armée d'un État à des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l'adversaire pour parvenir à leur but souvent politique ou religieux. Les guerres asymétriques englobent notamment le terrorisme et se distinguent des guerres entre États.
(Wikipedia)




Des Drones de l'armée israélienne auraient bombardé un convoi à la frontière soudano-égyptienne en Janvier dernier. Cette information, publiée par le Sunday Times et reprise par l'AFP, a été confirmé du coté soudanais et israélien.

Ce convoi avait apparemment pour but de ravitailler le Hamas en roquettes.

Israel used unmanned drones to attack clandestine Iranian convoys in Sudan that were attempting to smuggle rockets into Gaza, Britain's Sunday Times newspaper reported.
The paper said that western diplomats confirmed that Israel attacked the Iranian truck convoys in late January and the first week of February in the remote Sudan desert, just outside the Red Sea town of Port Sudan.
The convoys had been tracked by agents from Mossad, Israel's overseas intelligence agency, the report added. The Sudanese government said this week it was investigating the possibility that Israel was behind the deadly air strikes, but so far had found no proof. Foreign ministry spokesman Ali Sadiq said there were two separate bombing raids against smugglers, killing about 40 people.
The Sunday Times said that had the rockets been delivered to Hamas, the militant Islamic group that controls Gaza, they would have raised the stakes in the conflict with Israel.
It quoted defence sources as saying the convoys were carrying Fajr-3 rockets, which have a range of more than 40 miles (65 kilometres), and were split into sections to be smuggled through tunnels into Gaza from Egypt. "They built the Fajr in parts so it would be easy to smuggle them into Gaza, then reassemble them with Hamas experts who learnt the job in Syria and Iran," a source told the paper.

The main reason for using drones instead of manned aircraft to attack was that a convoy forms a "slippery" target, a source said. "When you attack a fixed target, especially a big one, you are better off using jet aircraft. But with a moving target with no definite time for the move UAVs (unmanned aerial vehicles) are best, as they can hover extremely high and remain unseen until the target is on the move," the source said.

Donc si on résume bien Israël frappe sur le sol Soudanais une cible Iranienne ayant pour objectif le soutien militaire au Hamas Palestinien. Ce genre d'escarmouches et d'attaques ponctuelles sur des cibles localisées sur des territoires tiers est typique des guerres asymétriques. C'est un genre de conflit symptomatique de notre époque, à l'instar des bombardements répétés des États-Unis au Pakistan ciblant les Talibans afghans.

Le problème étant bien sur que au lieu d'avoir des guerres définies comme conflits entre nations, commençant un jour X et se terminant un jour Y, nous avons désormais des conflits de basse intensité qui se multiplient dans les zones instables (entre autres Nord-Kivu, Afghanistan, Irak, Darfour, Sri Lanka, Liban, Gaza, Pakistan), sans que la situation ne se résolve d'une manière ou d'une autre. Cette accumulation dans le temps ET dans l'espace représente une menace pour la paix et le relatif équilibre existant entre les principales puissances.




lundi 30 mars 2009

La course à l'armement relancée en Asie

ICBM
(sigle de Intercontinental Ballistic Missile, missile balistique intercontinental)
Missile balistique stratégique dont la portée est supérieure à 6 500 km.




En dépit de ce que le monde occidental peut penser, le monde est très instable sous l'apparente unipolarité imposée par la suprématie militaire américaine, et le parapluie d’une appartenance à l’OTAN ne sera peut-être pas suffisant pour se tenir à l’abri des prochains conflits. Rien qu'aujourd'hui, la Russie, la Corée du Nord et le Japon font les gros titres avec des annonces de remilitarisation.

Le président Russe Dimitri Medvedev multiplie les déclarations martiale et met son pays sur les rails du réarmement : aujourd’hui, l’armée russe vient d’annoncer aujourd’hui le lancement de test d’un missile balistique type Topol (SS-25) d’une portée de 10.000km.

De Ria Novosti:
MOSCOW, March 30 (RIA Novosti) - Russia will test launch on April 10 a Topol intercontinental ballistic missile from the Plesetsk space center in northern Russia, the Strategic Missile Forces (SMF) said on Monday.
The RS-12M Topol (SS-25 Sickle) is a single-warhead intercontinental ballistic missile (ICBM) approximately the same size and shape as the U.S. Minuteman ICBM. The first Topol missiles were put into service in 1985.
"The goal of the upcoming launch is to confirm the reliability of the technical characteristics [of the missile] during an extended service period," the SMF said in a statement.
The missile has a maximum range of 10,000 km (6,125 miles) and can carry a 550-kiloton nuclear warhead.
Although the service life of the SS-25 was extended to 21 years after a series of successful test launches last year, the missile will be progressively retired over the next decade and be replaced by a mobile version of the Topol-M (SS-27 Stalin) missile.
According to open sources, Russia's SMF has a total of 541 ICBMs, including 306 Topol missiles and 59 Topol-M missiles.
Le Kremlin n’en est pas à son coup d’essai en matière de com’ militariste. Depuis quelques années les tests de nouveaux systèmes d'armement et les annonces de renforcement du budget militaire se multiplient. On peut y voir la réaction de la Russie face au developpement de l'OTAN jusqu'a ses frontières (voir par exemple le conflit diplomatique sur la possibilité de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie), et sa volonté de s'affirmer comme une grande puissance capable de s'affirmer comme l'égale des Etats-Unis.

De son coté, la Corée du Nord fait de nouveau parler d’elle après quelques mois de relative tranquillité. L’armée nord-coreenne s’appreterait elle aussi à tester un missile balistique.


Le Monde du 28 Mars 2009:
Les États-Unis et deux de leurs proches alliés, le Japon et la Corée du Sud, ont mis en garde Pyongyang samedi 28 mars : tout lancement de missile de la part de la Corée du Nord serait une violation des résolutions des Nations unies, et mènerait à une saisie du Conseil de sécurité.
La Corée du Nord avait annoncé qu'elle prévoyait un lancement de fusée pour mettre en orbite un satellite début avril. Les États-Unis et le Japon craignent qu'il s'agisse en réalité d'un test de missile à longue portée. La Russie a réaffirmé cette semaine le droit de Pyongyang à mettre en orbite des satellites non-militaires, mais a demandé à la Corée du Nord de ne pas procéder au lancement afin d'apaiser la situation.
La Corée du Nord a menacé de "prendre des mesures" si le Conseil de sécurité était saisi, et a notamment laissé entendre qu'elle cesserait toute collaboration quant au démantèlement de son programme nucléaire.
Robert Gates de son coté vient d’annoncer que les États-Unis n’abattraient pas un missile nord-coréen si celui-ci venait à être lancé.

De l’AFP :

WASHINGTON (AFP) — Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé dimanche qu'un tir de missile par la Corée du Nord était imminent mais que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention de l'abattre.
"Je pense que si le missile se dirige vers Hawaii ou s'il a l'air de se diriger vers Hawaii, nous pourrions envisager quelque chose (mais) je ne crois pas que nous ayons l'intention de faire quoique ce soit dans l'immédiat", a déclaré Robert Gates sur la chaîne de télévision américaine Fox.
Il a semblé ainsi contredire l'Amiral Timothy Keating, commandement en chef de la région pacifique, qui a assuré que l'armée américaine était prête à abattre un missile nord-coréen si ordre en était donné.
Interrogé sur la possibilité d'un lancement, le chef du Pentagone a répondu: "je pense que ça va arriver". Mais "je dirais que nous ne sommes pas disposés à faire quoi que ce soit", a ajouté M. Gates.
[…]
Quant au Japon, il déploie son dispositif antimissile, notamment autour de son tout nouveau Ministère de la Défense, inauguré en 2007.
Cette ‘provocation’ nord-coréenne est une très bonne occasion pour le Japon de bander à son tour ses muscles et de montrer qu’il dispose de nouveaux systèmes de défenses efficaces. En plus des missiles anti-missiles Patriot, l'armée japonaise a également annoncé avoir deployé deux destroyers en Mer du Japon, le Kongo et le Chokai.

On aurait presque oublié que les japonais ont été une des plus grandes puissances militaires mondiales, ils nous rappellent ici qu’ils ne comptent pas rester dépendants militairement des américains pour les prochains 60 ans. A l’origine de ce déploiement ostentatoire de défenses antimissiles sur son territoire, un incident survenu en 1998 qui a profondément choqué les japonais et les a décidé a investir dans un arsenal défensif digne de ce nom. A l’époque, un missile balistique nord-coréen Taep'o-dong-1 a survolé le territoire nippon avant de s’abîmer dans le Pacifique, rappelant de manière volontaire (ou pas) la vulnérabilité du Japon face à une possible attaque, et provoquant au passage un sérieux incident diplomatique.

jeudi 26 mars 2009

Les Cartels Mexicains plongent le pays dans la guerre civile

ma·qui·la·do·ra
n.
An assembly plant in Mexico, especially one along the border between the United States and Mexico, to which foreign materials and parts are shipped and from which the finished product is returned to the original market.

nar·co·traf·fick·ing
n.
The smuggling and distribution of illegal drugs.

Le Mexique, 14è économie mondiale, 11è pays le plus peuplé, pays le plus "riche" d'Amérique latine, et également principal partenaire commercial des États-Unis, plonge chaque jour un peu plus dans la guerre civile. Non pas à cause de troubles politiques, d'insurrections populaires, de guerres ethniques entre autres causes habituelles, mais à cause des cartels de narcotrafiquants.

Ces cartels se disputent le contrôle du trafic de cocaïne et de marijuana à destination du marché américain. Ils ont connu une très forte expansion dans les années 1990 après avoir conclu de fructueux accords avec les cartels Colombiens, producteurs et distributeurs "historiques" de cocaïne, afin d'acheminer celle-ci par voie de terre à travers le Mexique. D'après les spécialistes, l'explosion de violence actuelle serait due à des conflits entre des Cartels en perte de vitesse, comme celui de Tijuana, face à la croissance très rapide de cartels plus jeunes, comme le Cartel de Sinaloa de 'El Chapo' Guzman.

Pour la seule année 2008, on compte 5.360 morts liés au trafic de drogue, principalement des trafiquants et membres de gangs, mais également des civils. C'est plus que le nombre total de soldats US tués en Irak à ce jour. Le gouvernement mexicain annonce plan sur plan sans paraître capable de maîtriser la situation. Il faut dire que la corruption par les cartels des fonctionnaires et forces de police complique fortement la tache du pouvoir central de Mexico City.

Ciudad Juarez, à la frontière avec la ville texane d'El Paso, est devenue une des villes comptant le plus d'homicides au monde, au cotés de Johannesbourg et Baghdad. A l'origine de ce macabre record, une guerre très violente entre le cartel de Sinaloa et celui de Juarez, "la Linea".

(Ciudad Juarez est également tristement célèbre pour les meurtres non résolus de plus de 400 femmes, vraisemblablement tués par le ou les mêmes assassins depuis 1993, qui n'ont toujours pas été arrêtés, et ce dans la quasi indifférence générale. Il faut dire aussi que la plupart des victimes sont des maquiladoritas, des ouvrières pauvres.)

Radio France International consacre un dossier à cette guerre des gangs, et donne quelques détails assez frappants du chaos qui règne l`-bas.
L’avenue du Triomphe de la République, la principale artère de la ville, a été rebaptisée par les habitants l’avenue du Triomphe des Narcos, à cause des multiples fusillades qui se sont déroulées à quelques centaines de mètres du commissariat principal. Les cartels n’hésitent pas à signer leurs forfaits du nom de leur chef, ou à laisser ce que l’on appelle des « narco-messages » qui accompagnent la tête décapitée de leurs victimes.

Cette situation délétère ne manque pas d'inquieter les autorités des deux cotés de la frontière. Hier, Hillary Clinton, nouveau secretaire d'Etat US, était hier en visite au Mexique, et a évoqué en termes fort peu diplomatiques la situation.

Du New York Times :
“Our insatiable demand for illegal drugs fuels the drug trade,” Mrs. Clinton said, using unusually blunt language. “Our inability to prevent weapons from being illegally smuggled across the border to arm these criminals causes the deaths of police officers, soldiers and civilians.
Entendre un représentant d'un gouvernement reconnaître que c'est la demande des pays riches qui est à l'origine du problème, c'est un progrès remarquable. Mais voyons si cette prise de position courageuse va etre accompagnée de décisions concrètes.
Mrs. Clinton’s remarks were coupled with a pledge that the administration would seek $80 million from Congress to provide Mexican authorities with three Black Hawk helicopters to help the police track drug runners.
Ils font ça depuis des années en Colombie, ça n'a pas empêché la production de cocaïne de continuer et les Cartels de proliferer... D'un autre côté ça permet de vendre des Black Hawk, c'est toujours ça de pris.
“We’ve got to figure out how to stop these bad guys,” she said. “These criminals are outgunning the law enforcement officials.”
Aïe, on retombe dans la rhétorique good guy/bad guy. L'article vaut le détour, c'est un parfait exemple du blocage idéologique des gouvernements. Ils ne comprennent pas que la prohibition des drogues, comme la prohibition de l'alcool en son temps, est un terreau fertile pour les organisations criminelles, qui s'enrichissent énormément (El Chapo Guzman, chef du Cartel de Sinaloa, est meme classé 701è fortune mondiale au palmarès Forbes), puis tentent d'influencer ou de confisquer le pouvoir politique, tout en terrorisant la population. Il n'y a aucun moyen d'arrêter ce phénomène une fois qu'il a atteint un certain point. Et quand les conflits entre gangs rivaux sont qualifiés de Mexican Drug War, on est en droit de penser que ce point est atteint..

La seule solution pour réduire l'influence des organisations criminelles comme les Narcos est de stopper la politique hypocrite de prohibition.

mercredi 25 mars 2009

Foreign Policy : la France censure Internet

Au hasard des lectures de mes feeds RSS, je tombe sur ça :

The List: Look Who's Censoring the Internet Now

FRANCE

What's targeted? File-sharing

What's behind the wall? The French Parliament is debating and seems likely to pass the world's toughest antipiracy law to date. Other countries have begun cracking down on file-sharers with fines, but the French law would require ISPs to deny Internet access to those who have been repeatedly caught illegally downloading material. A new administrative body would be created and granted judicial power to enforce the law. The controversial measure is strongly supported by music and film industry leaders, as well as President Nicolas Sarkozy (whose wife Carla Bruni recently released an album incidentally), and opposed by privacy groups and cable companies.

One of the law's most controversial aspects is that it would penalize anyone whose Internet connection was used for downloading illegal material, even if the person wasn't aware of it or the network was used without permission. All people in France, in effect, would be legally required to secure their wireless networks.
Cette article a le mérite de rappeler que cette loi HADOPI voulue par l'industrie du disque (Denis Olivennes, ancien patron de la FNAC est le rédacteur du rapport à l'origine de la loi, merci Denis!) , qui est présentée comme tout à fait respectueuse des Principes de la République blablabla (j'adore l'euphémisante "réponse graduée"), sera la plus répressive au monde. Ca fait quand même réfléchir de voir la France épinglée sur la question de la censure et de la liberté d'expression. Mais bon d'un autre coté on ne peut pas faire plaisir à ses amis patrons sans faire quelques concessions. Comment il ferait pour partir en vacances not'bon président si il rendait pas des petits services à ses copains?

Trois liens et une photo

Le mystère du mécanisme d'Antikythera, plus vieux système mécanique complexe jamais découvert, à été percé : il s'agit d'un calendrier solaire/lunaire permettant de prévoir les dates des prochaines fetes rituelles et des jeux olympiques.

Meza Lopez, dit "El Pozolero" (le soupier) a dissout plus de 300 corps pour les compte des Cartels mexicains.


Entomo, l'Homme Insecte, combat la criminalité dans les rues de Naples. Bon courage fiston!

J'adhère complètement à la vision qu'ont les japonais du christianisme. A quand un MahoMech IV ?

mardi 24 mars 2009

Vous avez aimé les subprimes...

...vous adorerez les Alt-A!

Voici la traduction faite par mes soins d'un article de the Economist paru le 5 Fevrier 2009. Un résumé en deux mots : c'est cuit.

Article original : Move over, Subprime.

Pousses-toi, Subprime
Aujourd’hui, des américains plus aisés sont en défaut de paiement sur leurs prêts.

L’époque où ce qui empêchait les banquiers de dormir était les hypothèques subprimes est depuis longtemps révolue – uniquement à cause des explosions en chaine à tous les niveaux dans la finance. En termes de toxicité, cependant, les subprimes n’ont eu aucun équivalent. Jusqu'à aujourd’hui, peut-être. Même si les marchés de crédits, particulièrement les marchés de crédit d’entreprise (corporate-debt), montrent quelques signes d’amélioration, la situation des prêts hypothécaires consentis aux Américains supposés plus aisés se dégrade à un rythme effroyable.
Particulièrement inquiétants sont les prêts hypothécaires “Alt-A”, proposés aux emprunteurs coincés entre le grade subprime et prime. Ce marché à été présenté comme un moyen d’étendre l’accès à la propriété à ceux qui, comme les travailleurs indépendants, ont une bonne solvabilité mais des revenus fluctuants. Ses fournisseurs se sont spécialisés dans des offres de prêts accompagnés de minces brochures et de pratiques exotiques comme les hypothèques à amortissement négatif, qui permet aux emprunteurs de payer moins que les intérêts, la différence étant ajoutée au capital restant dû.

Que les Alt-A aient des problèmes n’est certes pas une surprise. L’été dernier, par exemple, ils ont participé à mettre à bas IndyMac, une banque californienne. Mais la vitesse à laquelle ces prêts se sont dégradés ces derniers mois, et la réaction des agences de notations, furent saisissantes. Les impayés ont explosé dans les derniers mois de 2008. Ils ont même augmenté fortement pour les prêts contractés en 2005, avant même que la dégradation des notes devienne aussi fréquente (voir graphique).

Image

Les agences de notation courent pour tenter de rattraper cette réalité morose. Moody’s, qui l’été dernier à publié une étude très optimiste sur les Alt-A, a récemment quadruplé ses projections de pertes sur les titres adossés sur te tels prêts. Un flot continu de dégradation de cotations qui est devenu une véritable inondation ces dernières semaines, avec des milliers de tranches Alt-A buvant la tasse. Les chutes ont été inhabituellement brutales : sur les 59 milliards de $ de sécurités notées AAA entre le 29 Janvier et le 2 Février dernier, un surprenant 91% d’entre eux ont été directement changés en « Junk », d’après Laurie Goodman de Amherst Securities. En termes de notations, Alt-A fait pire que les subprimes.

Pour Moody, c’est “sans précédent”. Ce qui a le mérite d’être clair. L’agence s’attend maintenant à des pertes pour les titrisations Alt-A 2006-07 de l’ordre de 20%, comparé à une moyenne historique nettement en dessous des 1%. Comme un affreux écho du fiasco sur les CDOs (collateralised-debt obligations), les créanciers du bas de la structure peuvent s’attendre à des dépréciations totales de ces actifs, tandis que la vaste majorité des créanciers prioritaires (senior holders) ne sera pas à l’abri de substantielles pertes.

Les sommes en jeu sont désespérément importantes. Dans le pire des cas, les pertes portant sur les 600 milliards de $ de dettes Alt-A titrisées encore à payer pourraient s’élever à 150 milliards de $, admet David Watts de CreditSights, une entreprise de recherche. Des analystes de Goldman Sachs estiment possible des pertes sur les 1.3 trillions du marché total des dettes Alt-A – incluant les crédits titrisés aussi bien que non-titrisés – de l’ordre de 600 milliards, presque autant que les pertes attendues sur le marché des subprimes. Ajoutez à cela les option-ARM, un genre particulièrement virulent de prêt a taux variables, beaucoup d’entre eux étant de même essence que les Alt-A, et le chiffre potentiel atteint les 1 trillion.

Une part du problème provient du fait que les Alt-A sont apparus a la toute fin du boom du crédit fin 2006 et début 2007. A l’époque, les subprime avaient déjà mauvaise réputation. C’est alors que Wall-Street a mis au point une combine : il prit des emprunteurs qui auraient dû en temps normal être subprime et les a maquillés en «mid-prime ». Beaucoup de ces prêts étaient condamnés d’avance. D’après la Bank for International Settlements, un incroyable 40% des prêts hypothécaires contractés au cours du premier trimestre 2007 étaient des prêts «interest-only» ou à amortissement négatif.

En théorie, la baisse des taux d’intérêts durant l’année passée devrait amortir le « choc de remboursement » subi par les emprunteurs dont les prêts furent réajustés de taux d’appel bas à des taux plus élevés. Mais le prix de l’immobilier a chuté si abruptement que peut-être la moitié de tous les emprunteurs Alt-A sont en negative-equity ; pour beaucoup d’entre eux, abandonner leur bien semble être la meilleure option. De plus, les emprunteurs option-ARM qui ne s’attendaient pas à devoir repayer le principal avant 2015 ou plus tard pourraient maintenant être contraints à le faire dès cette année, car ils atteignent des plafonds qui déclenchent le remboursement prématurément. Les efforts du gouvernement pour contenir les saisies devraient aider ces malheureux, bien qu’ils devraient faire bien peu pour les détenteurs de bons adossés à des hypothèques, qui eux pourraient faire face à des pertes plus importante du fait des « cramdowns », c'est-à-dire quand les cours spécialisées dans les faillites imposent une réduction du capital restant dû.

Alt-Aaaaaargh

La douleur sera ressentie par toute l’industrie de la finance. Les sociétés d’assurance, qui ont absorbé un important mais inconnu nombre de créances remplies de Alt-A, seront désormais poussées à vendre dans la mesure où elles n’ont pas le droit de détenir des titres notés en dessous de « investment grade ». Les banques ont déjà vendu une part importante de leurs actions Alt-A aux hedges funds et autres compagnies d’asset-management, souvent avec d’importantes décotes. L’exposition de UBS à baissé de 26.6 milliards de $ à tout juste 2.3 milliards, par exemple. Mais d’autres banques européennes n’ont pas été aussi zélées. ING, une banque hollandaise, détient toujours 27.7 milliards d’euros de dette Alt-A. Les banques américaines sont assises sur peut-être 800 milliards de $ de ces titres.

Alors que la valeur des titres hypothécaires a chuté, les banques ont du vendre leurs avoirs, subissant des pertes « non-réalisées » qui ont érodé le montant de leur capital. De nouvelles vagues de dépréciations augmenteraient d’autant la pression à la baisse sur les prix. Ces dépréciations attaquent le capital également d’une autre manière, car les dettes de niveau « junk » portent une lourde pénalité de risque ; les banques doivent en effet mettre de coté cinq fois plus de capital qu’elles devraient le faire pour d’excellentes valeurs. Dégrader les notes affecte également les prévisions de bénéfices, en poussant les banques à admettre que les pertes classifiées comme temporaires sont désormais permanentes.

Les plus fragiles d’entre elles pourraient désormais avoir besoin de lever des capitaux frais. Si elles ont de la chance, les banques pourront transférer une part du risque aux gouvernements par des garanties d’actifs ou des « bad banks » qui assumeraient ces actifs nocifs. Le gouvernement hollandais a accepté d’assumer le risque de la plupart des valeurs Alt-A de ING, et l’exposition de 11.4 milliards de $ de Citigroup aux bonds Alt-A tombe sous la garantie qui est partie intégrante du plan de sauvetage de Novembre dernier.

Ce que le contribuable obtiendra en retour est loin d’être clair. Les officiels sont encore en pleine lutte pour savoir comment évaluer les hypothèques dépréciées. Estimer la valeur des prêts Alt-A peut être particulièrement difficile car ils sont terriblement hétérogènes, à cause d’un large assortiment d’options de remboursement. Les banques les moins rigoureuses détiennent certains actifs à environ 60 cents par dollar. Ceux de Morgan Stanley sont cotés à la moitié de ce montant. Son cours a rebondi récemment, en partie dans l’espoir que le groupe sera dans la mesure de comptabiliser (write-up) ces actifs une fois que le gouvernement aura dévoilé son plan de sauvetage.

Les plus grands perdants dans cette affaire de Alt-A sont les agences gouvernementales d’hypothèques, Fannie Mae et Freddie Mac. Ils ont se sont aventurés sur le marché en 2006-2007, flairant les bonnes affaires dans les états les plus enfiévrés d’immobilier comme la Californie et l’Arizona, confortés par des versement d’acomptes de 20%. Lorsque la baisse des prix de l’immobilier à dépassé ce montant, ils se sont retrouvés à détenir les premières pertes, les emprunteurs ayant emprunté avec un tel acompte n’ayant pas besoin de contracter une assurance hypothécaire.

Aussi gangrenés que les Alt-A paraissent, le pire est peut-être encore à venir. Alors que le chômage aux Etats-Unis se dirige vers les 8%, même les prêts les plus garantis se dégraderont. Les banquiers deviennent de plus en plus anxieux au sujet des 1.1 trillions de $ de prêts hypotécaires et valeurs « prime », dont ils détiennent personnellement la majeure partie, assumant qu’ils sont à l’épreuve des flammes.

Ceux-ci sont estimés dans leurs comptes à une valeur « beaucoup plus optimiste » que les hypothèques moins bien notés, d’après l’un d’entre eux. Quelques 70% des valeurs « prime » finiront tôt ou tard par voir leur note dégradée, d’après un « downgrade-o-meter » publié par JPMorgan Chase. Ainsi que l’explique Guy Cecala de la newsletter Inside Mortgage Finance : « La première vague de la tempête des hypothèques étaient les subprime. Maintenant nous sommes frappés par les Alt-A. Mais une plus grosse vague se profile à l’horizon, et elle englobe tous les types de prêts.»

(Traduction publiée en premier lieu sur le forum bulle-immobiliere.org le 05 Mars 2009)

Portait : Timothy Geithner et ses casseroles


Le secrétaire au trésor de l'administration Obama à son nom est partout dans les journaux, surtout depuis la publication officielle de son plan public-private partnership.

Il est assez interessant de se pencher sur l'homme qui occupe la fonction de secretaire au trésor car il personnifie la politique de la nouvelle administration démocrate pour tenter d'enrayer la crise économique et la récession qui frappe les Etats-Unis.

Soulignons d'ailleurs qu'il bien du mal à trouver des collaborateurs pour occuper les fonctions de direction au sein de son cabinet. D'après Paul Volcker, "The Secretary of the Treasury is sitting there without a deputy"; pas besoin de traduction je pense. (Depuis Lundi, il semblerait que certains de ces adjoints manquants aient finalement été nommés.)

Il y a quelques mois, les journaux encensaient ce "haut fonctionnaire discret et brillant", ancien directeur de la banque Fédérale de New York. On louait son experience, et son attachement à la fonction contrastait avec la réputation quelque peu sulfureuse d'un Hank Paulson, ancien CEO de Goldman Sachs.

Mais dès l'annonce de sa prochaine nomination, premier problème : il est soupçonné de fraude fiscale par le fisc américain. Afin de faire taire la controverse, il s'aquittera des arriérés d'impots reclamés par les autorités fédérales. Rien que de très habituel pour un homme politique, mais avouez quand meme que ça fait mauvais genre.

Bien avant cela, au début de sa carrière, il avait joué un role clé dans la politique US durant la crise asiatique de 1997-98. Selon les sources mainstream, il aurait été un des principaux artisans des plan de sauvetage pour les systèmes bancaires des tigres asiatiques, empechant l'effondrement complet de ces pays.

Mais tout le monde ne s'accorde pas sur son succès à résoudre la crise asiatique. D'après Paul Keating, ancien PM australien, il aurait effectué une lourde erreur de diagnostic de l'economie Indonésienne dans son rapport pour le FMI, et la solution appliquée aurait aggravé la situation dans ce pays, faisant de celui-ci la principale victime de cette crise financière.

Paul Keating :
"Soeharto's government delivered 21 years of 7 per cent compound growth. It takes a gigantic fool to mess that up. But the IMF messed it up. The end result was the biggest fall in GDP in the 20th century. That dubious distinction went to Indonesia. And, of course, Soeharto lost power."
Gigantic Fool, rien que ça. L'article tout entier vaudrait d'être cité et intégralement traduit. Tiens c'est une bonne idée pour un prochain billet.

Quand à son expérience en tant que Président de la Fed de New-York, qui était présenté comme un gage de sa qualification pour le poste, ça s'est rapidement retourné contre lui quand il n'a pas pu se défausser sur Hank Paulson et l'administration Bush pour expliquer l'échec de TARP1 et TARP2, vu qu'il a activement participé à leur élaboration.

Mais c'est quand a éclaté le scandale des bonus de AIG que Geithner a vraiment senti le vent du boulet: pris en flagrant délit de mensonge sur sa prétendue ignorance quant à ses bonus, il a catalysé sur lui toutes les critiques sur la mauvaise gestion du sauvetage de AIG par l'administration Obama. Même Arianna Huffington, pourtant cheerleader en chef du nouveau président américain, demande la tête de Tim.

Dans le meme temps, et alimentant également le ressentiment national à son égard, l'annonce officielle de la mise en place du plan de partenariat public-privé à été taillée en pièces par de nombreux commentateurs: les bears habituels et les conservateurs animateurs de talk-show nocturnes dans le Nebraska, mais également Paul Krugman, libéral proclamé et soutien de la politque d'Obama. L'article Despair over Financial Policy, qu'il a publié sur le site du NY Times, à connu un franc succès partout sur la toile. CNBC l'egalement interviewé afin qu'il puisse expliquer tout le mal qu'il pense de ce nouveau plan de sauvetage.

Crise Asiatique, compromission avec l'ancienne administration Bush, soupçons de fraude fiscale, et bouc émissaire dans l'affaire des bonus d'AIG, il semblerait que les jours de Geithner à la tête du département du trésor soient comptés.
Dans tous les cas, l'aura de Barack Obama comme sauveur du monde libre en prend un sacré coup. merci qui ?

Avant de commencer...

...Une définition de blog :

blog
nom masculin
(abréviation de l'anglais weblog, carnet de bord sur le Web)


Site Web sur lequel un internaute tient une chronique personnelle ou consacrée à un sujet particulier. (Synonyme : weblog.) [On trouve aussi la forme blogue.]

...Une définition d'intérêt:

intérêt

nom masculin
(latin interest, il importe)


Souci de ce qui va dans le sens de quelque chose, de quelqu'un, qui leur est favorable, constitue pour eux un avantage : Agir dans l'intérêt de la science.
Ce qui importe, ce qui convient, est avantageux : Il sait où est son intérêt.

...Un définition du conflit:

conflit
nom masculin
(bas latin conflictus, du latin classique confligere, lutter)


Lutte armée, combat entre deux ou plusieurs puissances qui se disputent un droit.
Violente opposition de sentiments, d'opinions, d'intérêts : Le conflit de deux générations.

Définitions extraites du dictionnaire encyclopédique Larousse en ligne.

Le besoin d'information est vital. Sans information, il nous serait impossible de comprendre le monde qui nous entoure et la société dans laquelle nous vivons.

Vous trouverez sur ce blog des billets évoquant quelques uns des conflits économiques, politiques, stratégiques et militaires qui rythment le quotidien de ce monde, comme par exemple la Crise Financière, la Guerre du Gaz, l'avenir de l'Union Européenne, la politique d'immigration des états occidentaux, la Guerre des Narcos au Mexique, etc...

Bienvenue à tous.